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Corps en Immersion

Une actualité dans les arts et les sciences à travers les corps pluriels.

Cosa mentale. Les imaginaires de la télépathie dans l'art du XXe siècle

Publié le 8 Novembre 2015 par Anaïs BERNARD in exposit

Cosa mentale. Les imaginaires de la télépathie dans l'art du XXe siècle

Du 28 octobre 2015 au 28 mars 2016

Centre Pompidou Metz
Lieu(x) : Galerie 3

Public : Tout âge

 

Inédite en son genre, l'exposition Cosa mentale. Les imaginaires de la télépathie dans l'art du XXe siècle propose une relecture de l'histoire de l'art de 1880 à nos jours, à la lumière de la fascination des artistes pour les modes de communication de la pensée.

 

Présentation

En 1968, le collectif autrichien Haus-Rucker-Co conçoit le Mind Expander sous la forme d’une capsule immersive propulsant le spectateur dans un nouveau mode de perception du réel : la « superception ». Celui-ci constitue alors une synthèse des utopies avant-gardistes qui, tout au long du XXe siècle, influencées par l’imaginaire que fait naître le développement des télécommunications, cherchent à mettre au point un mode de transmission direct de l’émotion. Il s’agit alors d’inventer une nouvelle relation, immédiate, entre l’artiste et le spectateur.

Suivant un parcours chronologique allant du symbolisme de la fin du XIXe siècle à l’art conceptuel, l’exposition réunira une centaine d’œuvres de grands artistes de la modernité, d’Edvard Munch à Vassily Kandinsky, de Joan Miró à Sigmar Polke, issues d’une grande diversité de médias – peintures, dessins, sculptures, photographies, vidéos, films et installations.

Cosa mentale. Les imaginaires de la télépathie dans l'art du XXe siècle retracera l’histoire d’une utopie méconnue et pourtant majeure des avant-gardes du XXe siècle : le devenir télépathique de l’art à l’ère de la révolution immatérielle des télécommunications. Elle montrera comment ce fantasme d’une projection directe de la pensée, balayant les conventions du langage, aura un impact considérable sur la naissance des premières formes d’abstractions, mais aussi, de façon tout aussi surprenante, sur le surréalisme et son obsession pour le partage collectif de la création et la libération des automatismes.

Le parcours s’ouvrira avec l’invention du terme « télépathie », en 1882, quand l’étude de la psychologie se frotte aux récents développements des technologies du lien et de l’image – de la télégraphie sans fil à la future télévision. Des tentatives de « photographie de la pensée » (1895) aux premiers encéphalogrammes (1924), c’est l’activité même du cerveau qui se donne à voir et pousse les artistes à abattre les conventions de la représentation. Davantage que de se soustraire au poids des normes académiques, il s’agit de supprimer toute contrainte de traduction et tout obstacle matériel dans les échanges, à l’instar de la télépathie qui, loin de rester une obscure fantaisie occulte et paranormale, ne cesse d’intriguer et de subjuguer les artistes. Cette idée d’un devenir télépathique, omniprésente dans l’univers de la science-fiction, refait surface dans l’art psychédélique et conceptuel des années 1960-70, avant de resurgir aujourd’hui dans des pratiques contemporaines envoûtées par les technologies de la « connaissance partagée » et l’essor des neurosciences.

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