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Corps en Immersion

Une actualité dans les arts et les sciences à travers les corps pluriels.

​Seeing-I, vivre sa vie à travers les yeux d'un Autre

Publié le 7 Décembre 2014 par Anaïs BERNARD dans actualite

​Seeing-I, vivre sa vie à travers les yeux d'un Autre

Le projet « Seeing-I » consiste à vivre sa vie à travers les yeux d’une tierce personne. Pendant 28 jours, Mark Farid va rester seul dans une pièce, devenant un véritable
« avatar » qui, à travers des espèces de Google Glass, transférera tout ce qu'il voit dans le casque à réalité augmentée porté par Mark. Ainsi il vivra au rythme de son « avatar » patientant de manière invisible dans les salles d’attente, faisant la lecture ou encore faisant la fête jusqu’au levée du jour. Le seul contact humain que Mark aura pendant ce projet d'un mois se fera avec un psychologue à raison d'une heure par jour, qui l'observera et l'écoutera en silence. Ce projet peut potentiellement affecter son mental pour le reste de sa vie.

J'imagine que vous vous demandez pourquoi qui que ce soit voudrait s'infliger une telle chose. Eh bien, Mark – un artiste conceptuel anglais qui travaille avec Nimrod Vardi, instigateur du projet, et John Ingle, réalisateur de documentaires – espère démêler un débat qui fait rage depuis le début de l'histoire humaine, de René Descartes à John Locke, de l'église baptiste Westboro à Josie Cunningham. L'inné ou l'acquis ? La question de savoir si les humains sont pré-programmés par leurs gènes ou modelés par leur environnement inspire toujours la plupart des grandes discussions qui influencent notre société aujourd'hui. Des Évangélistes insistent sur le fait qu'être gay est juste le résultat d'une mauvaise éducation et du disco, tandis que certains scientifiques insistent sur le fait que nous héritons de la bêtise de notre père.

Mark, Nimrod et John font partie du camp de l'acquis. Le trio a l'intention de surpasser tous ces philosophes décédés et homophobes en utilisant ce projet pour analyser jusqu'où notre sens inné du soi s'étend jusqu'à ce que nous commencions à devenir des produits directs de notre environnement et de nos expériences. Est-ce-que la technologie peut influencer notre esprit au point d'oublier qui nous sommes vraiment ? Ou, en d'autres termes, est-ce-que Mark va lentement commencer à croire qu'il est son avatar ?

Pour les besoins de l'expérience, Mark sera uniquement autorisé à se laver, à aller aux toilettes, à dormir et à manger quand son alter ego le fera. Il consommera exactement la même nourriture et les mêmes boissons que lui. A part ça, il pourra se balader dans la pièce autant qu'il voudra – mais son seul objet de plaisir physique indépendant sera son pénis.

« Ne jamais dire jamais », a plaisanté Mark quand je lui ai demandé s'il allait exploiter ce luxe limité. « En théorie, je pourrais constamment me masturber et ça pourrait révéler une chose fondamentale concernant le psychisme humain. Mais non, je ne pense pas que je le ferai. »

L'avatar – ou « l'Autre », décrit dans le projet comme l'humain qui diffusera sa vie dans l'esprit de Mark pendant 28 jours n'a toujours pas été choisi. Les critères sont les suivants : il doit être un hétérosexuel qui vit avec sa copine, parce que Mark est lui-même hétéro et est en couple. C'est aussi pour des raisons logistiques : « Quand vous vivez en couple, vous racontez votre propre vie », explique Mark. « Si vous allez faire des courses, vous allez dire :"Je vais faire des courses, tu as besoin de quelque chose ?" Vous verbalisez vos actions – et dans une certaine mesure, vos pensées."

(Vous pouvez postuler en allant sur le site ci-dessous et connaître la totalité du projet)

Bien évidemment, habiter le corps de quelqu'un d'autre pendant un mois entier peut entraîner de possibles dangers psychologiques. Donc, l'année dernière, un psychologue a creusé dans le cerveau de Mark pour évaluer qui il est vraiment. Le même psychologue évaluera Mark après l'expérience mais restera impartial pendant l'expérience, tandis qu'un autre psychologue – spécialisé en neurosciences – observera les pensées verbalisées de Mark à raison d'une heure par jour.

 

 

Seeing-I aura lieu à l'automne 2015. VICE fera des mises à jours concernant la progression de Mark avant le début, pendant et après l'expérience. Un documentaire produit par John Ingle sortira également.

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Un dimanche, une pin-up #104

Publié le 7 Décembre 2014 par Anaïs BERNARD dans un dimanche une pin-up

Un dimanche, une pin-up #104
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Apprivoiser les écrans et grandir

Publié le 6 Décembre 2014 par Anaïs BERNARD dans conférence

Apprivoiser les écrans et grandir

L’IRTS de Lorraine et la MAIF organisent une conférence avec Serge TISSERON sur le thème : « Apprivoiser les écrans et grandir » qui e déroulera le mercredi 17 décembre 2014 à 18h30 à l’IRTS de Lorraine – Site de Ban Saint-Martin à l’Amphithéâtre.

En quelques années, les technologies numériques ont bouleversé notre vie publique,
nos habitudes familiales et même notre intimité. Les parents et les pédagogues sont souvent désorientés.
Comment apprivoiser les écrans et bien grandir?

PROGRAMME :

  • Quels changement sur l’apprentissage, le fonctionnement psychique ou la sociabilité?
  • Quelles conséquences sur la famille?

AVEC L’INTERVENTION DE :

Serge TISSERON, psychiatre, docteur en psychologie habilité à diriger des thèses.

Pour vous inscrire :http://www.maif.fr/ensavoirplus/rencontrons-nous/evenements.html?inscription=7822

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Expanding illuminance - Homas Köner

Publié le 5 Décembre 2014 par Anaïs BERNARD dans film, evenement

Expanding illuminance - Homas Köner

Les Rencontres Internationales

Samedi 6 Décembre 2014 à 20h, à La Gaîté Lyrique, Paris.
Une traversée hypnotique entre deux visions du futur et deux utopies, réalisée à partir de fragments du film monumental “Metropolis” (Fritz Lang, 1927) et du film culte des années 80 “Tron” (Steven Lisberger, 1982).

Thomas Köner
EXPANDING ILLUMINANCE | Concert multimédia | 00:35:00 | Allemagne, France | 2014

Production: Les Rencontres Internationales. En collaboration avec la Gaîté Lyrique.
Avec la participation du DICRéAM.

Thomas Köner a étudié à l’Académie de musique de Dortmund, et au CEM- Studio à Arnhem. Son travail s’intéresse principalement à la combinaison des expériences visuelles et auditives, et se développe sous forme d’installations, de concerts, de vidéos, de photographies et d’oeuvres multimédias. En 2000, il reçoit le “New Media Prize” du Montreal International Festival New Cinema New Media. En 2004, il reçoit le “Golden Nica” de Prix Ars Electronica, le “Produktionspreis WDR / Deutscher Klangkunst - Preis” (prix allemand d’art sonore). Son installation média “Suburb of The Void” a reçu le prix Transmediale 2005 à Berlin et a été présenté à la Biennale de Venise, au théâtre de La Fenice, en performance live. La vidéo “Nuuk” a reçu le Tiger Cub Award (meilleur court-métrage) au Festival International du Film de Rotterdam en 2005. Plusieurs musées importants ont acquis ses oeuvres audiovisuelles pour leur collection: notamment le Centre Pompidou, le Musée d’art contemporain de Montréal, la Comunidad de Madrid, le FRAC Limousin. En 2008, il participe à la Media Art Biennal de Séoul. En 2009, il reçoit le Prix MuVi au Festival international du film court d’Oberhausen. Thomas Köner est nominé pour le prix Nam June Paik en 2012.

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LA FÊTE DES LUMIÈRES 2014

Publié le 4 Décembre 2014 par Anaïs BERNARD dans evenement, son et lumière

LA FÊTE DES LUMIÈRES 2014
LA FÊTE DES LUMIÈRES 2014

Pendant 4 jours, des artistes issus de tous horizons habilleront les édifices : ils vont créer une atmosphère féérique dans les rues, les places et les parcs de la ville, avec plus de 70 installations lumière.

Découvrez le programme de cette édition 2014 et faites une première sélection des œuvres que vous pourrez partager avec vos amis.

Du vendredi 5 au lundi 8 décembre, Lyon donne rendez-vous à la Lumière !

 

Une tradition née au 19ème siècle...

En 1850, les autorités religieuses lancent un concours pour la réalisation d’une statue, envisagée comme un signal religieux au sommet de la colline de Fourvière. C'est le sculpteur Joseph-Hugues Fabisch qui réalise cette statue dans son atelier des quais de Saône.

L’inauguration initialement prévue le 8 septembre 1852 est repoussée au 8 décembre en raison d'une crue de la Saône. Le jour venu, le mauvais temps va de nouveau contrarier les réjouissances : les autorités religieuses sont sur le point d'annuler l’inauguration. Finalement le ciel se dégage... Spontanément, les Lyonnais disposent des bougies à leurs fenêtres, et à la nuit tombée, la ville entière est illuminée. Les autorités religieuses suivent le mouvement et la chapelle de Fourvière apparaît alors dans la nuit.

Ce soir là, une véritable fête est née !

Chaque année désormais, le 8 décembre, les Lyonnais déposent des lumignons à leurs fenêtres et parcourent les rues de la ville afin d'admirer des installations lumineuses exceptionnelles.

 

A quoi correspond la date du 8 septembre ?

Une première église dédiée à la Vierge est construite à Fourvière en 1168. Elle est ravagée lors des guerres de religions qui opposent catholiques et protestants (1562). Restaurée, elle accueille les vœux successifs des habitants et des échevins face aux épidémies. Le 8 septembre 1643, les édiles et conseillers municipaux de l’époque (le prévôt des marchands et les échevins), montent à Fourvière pour demander à la Vierge Marie de protéger la ville de la peste qui arrive du sud de la France. Ils font le vœu de renouveler ce pèlerinage si Lyon est épargnée. Ce vœu est toujours honoré le 8 septembre.

 

La Fête des Lumières aujourd'hui :

  • 80 projets lumière,
  • 8 millions de lumignons vendus sur le territoire du Grand Lyon,
  • 3 millions de voyages sur le réseau des transports en commun (TCL),
  • 310 journalistes accueillis en 2013,
  • un parc hôtelier complet pendant les 4 jours de la Fête,
  • un budget global de la Fête financé à 50% par des partenaires institutionnels et privés.
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Objets connectés, gadgets intelligents ?

Publié le 4 Décembre 2014 par Anaïs BERNARD dans conférence

Objets connectés, gadgets intelligents ?
Conférences et débats - Rencontres du Café des techniques
jeudi 18 décembre 2014, 18h30-20h00
Salle de conférences
À proximité immédiate du parcours de visite du musée, la salle de conférences est plus particulièrement dédiée aux colloques et conférences.

Entrée gratuite, dans la limite des places disponibles.
Inscription fortement recommandée :
musee-conf@cnam.fr
Billets à retirer à l'accueil du musée.
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Les figures de l'immersion

Publié le 3 Décembre 2014 par Anaïs BERNARD dans ouvrage

Les figures de l'immersion

Dans cet ouvrage, les jeux vidéo, les jeux en réalités alternées, le contexte de la physiologie du comportement, les pratiques artistiques, cartographiques et expositionnelles, les chatterbots, les œuvres sonores exemplifient, enrichissent et actualisent la réflexion sur le paradigme immersif dans l’art contemporain. La singularité des points de vue sur les immersions permet de mieux comprendre la diversité de nos expériences en interaction avec des situations construites et vécues, qui en retour, interroge de nouvelles relations à l’art et au jeu.

 

Avec le concours de l’équipe de recherche Fictions & Interactions, UMR ACTE 8218, Université Paris I Panthéon-Sorbonne-CNRS.

 

Guelton B. (dir.), 2014, Les figures de l’immersion, Presses Universitaires de Rennes, 212 pages, 19.00 euros.

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LA REVUE DU CUBE #7 : AGIR

Publié le 2 Décembre 2014 par Anaïs BERNARD dans conférence, ouvrage

LA REVUE DU CUBE #7 : AGIR

Le numérique offre la promesse d’une société édifiée sur la dynamique des communautés collaboratives et de l’inter créativité. Tournée vers l’être plus que l’avoir, elle pourrait présider à l’avènement d’une civilisation plus harmonieuse, altruiste et responsable. Comment agir concrètement pour libérer la créativité, la confiance et l’engagement dans cette utopie, et co- écrire le monde qui vient ?

Nils Aziosmanoff, président du Cube

La Revue du Cube, publication bilingue en ligne lancée en octobre 2011 par Le Cube, continue son exploration des thèmes prospectifs liés aux profondes mutations du monde induites notamment par la révolution numérique.

Pour la sortie de son 7e numéro consacré au thème "Agir", La Revue du Cube vous invite à sa soirée de lancement, le mardi 16 décembre, de 19h à 21h (réservation en ligne). Participez aux échanges et réagissez aux articles de la Revue, ainsi qu’au débat de l’émission, en compagnie de nos invités et contributeurs.

 

LA REVUE DU CUBE
Parce qu’à l’ère du numérique, le mouvement, la porosité et le foisonnement recomposent le monde, la Revue du Cube entend croiser les regards de praticiens, d’artistes, de chercheurs, de personnalités et d’experts venus d’horizons différents. Chaque numéro s’articule autour d’une thématique qui traduit les tendances émergentes. La Revue, c’est plus de 70 contributeurs, 150 contributions, 10.000 lecteurs-Internautes par mois, un ebook téléchargeable gratuitement et un deuxième ebook bientôt disponible.

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Corps mouvant, corps en mouvement : Danse et animation

Publié le 1 Décembre 2014 par Anaïs BERNARD dans appel a communications

Corps mouvant, corps en mouvement : Danse et animation

Journée d’études "PRAXIS ET ESTHÉTIQUE DES ARTS"

Organisé par Aurore Heidelberger et Marie Garré Nicoara

« Corps mouvant, corps en mouvement : Danse et animation »

20 février 2015, Université d'Artois, EA 4028 Textes et Cultures

 

APPEL A CONTRIBUTION

 

Cette journée d'étude,  organisée dans le cadre d’un partenariat avec le Louvre Lens – La Scène, s'inscrit dans la continuité d'autres manifestations organisées par l'équipe d'accueil Textes et Cultures EA 4028 de l'Université d'Artois, notamment le colloque organisé en mars 2010 consacré à la question du corps marionnettique (« Corps vivant, corps marionnettique : enjeux d'une interaction »[2]), le colloque « Corps, prothèse, et bio-objet » organisé en novembre 2011[3] et les deux journées d’étude « Voix marionnettiques dans les arts plastiques, scéniques et visuels »[4] et « Voix marionnettiques : entre tradition et modernité »[5] organisées en 2012.

Il s’agira de questionner le mouvement quand il est assumé à la fois par un corps vivant et un objet, un matériau, une marionnette et ce que ça produit sur la notion de corps. Qu’est-ce que la danse fait à la marionnette ? Qu’est-ce que la marionnette fait à la danse ?

Heinrich von Kleist a érigé la marionnette à fils en modèle pour le danseur. De Schlemmer à Decouflé en passant par Nikolaïs, la danse oscille entre exaltation du vivant et désincarnation de la figure humaine. A l’heure des créations transdisciplinaires, nous souhaitons explorer les formes intermédiaires, hybrides, les points de rencontre entre danse et marionnette. Il pourra s’agir de créations qui articulent danse et marionnette[6] , danse et objet, danse et matière[7].

Les propositions pourront s'inscrire dans trois pistes -non exhaustives- d'exploration de cette question :

  • Le corps artificiel et son influence sur le mouvement : transformation,  augmentation du geste…
  • Animation et réification du corps vivant
  • Marionnettisation, mouvement contraint, et manipulation.

 

Piste 1 : Comment le corps artificiel influence-t-il, transforme-t-il, augmente-t-il le mouvement ? Comment ouvre-t-il de nouveaux possibles à la danse ?

Il s’agira d’explorer les potentialités de mouvement induites par la prothèse, l’objet, le costume (le costume-objet ou le costume-machine). Comment, en perturbant l’architecture du corps, ces éléments ajoutés influencent-ils le mouvement ? Est-ce que ces objets greffés entravent ou libèrent les mouvements, comme chez Duda Paiva[8], notamment ? Comment envisager les formes où le pantin ou la marionnette démultiplient le mouvement du danseur ?

Dans les spectacles qui mettent en scène des formes de « gémellités angoissantes »[9], la souplesse de l’humain se confronte à la rigidité de la matière, ses limites physiques pouvant être repoussées par les capacités d’envol, de plasticité, de rythmicité de l’objet ou de la marionnette. Comment cette dialectique de la pesanteur et de l’envol se joue-t-elle dans le rapport à un corps vivant ?

Le duo marionnette / danseur conduit à une tension dans le mouvement qui se révèle sur le plan technique mais aussi dramatique. Qu’en est-il, dramatiquement parlant, lorsque c’est une marionnette, un second personnage, qui partage le mouvement ? Il s’agit d’explorer la relation entre deux personnages, deux présences[10].

L’ajout de prothèses ou d’orthèses vient-il augmenter les potentialités motrices du corps dansant ? Comment le danseur projette-t-il son mouvement grâce à ce corps augmenté ? Chez Trisha Brown, les greffes de tissus sont conçues comme des extensions possibles du corps. Dans Set and Reset en collaboration avec le plasticien Raoul Rauschenberg, scénographie, corps et costumes ne font qu’un et étendent le mouvement au-delà des frontières physiques du corps de l’interprète.

Ces protubérances matérielles soudées au corps peuvent en revanche représenter une entrave au mouvement, le contraindre et conduire le danseur à réinventer un vocabulaire gestuel dépendant de cette nouvelle corporalité hybride. Ainsi, l’orthèse est-elle conçue chez Marie Chouinard, (Body Remix, 2005) comme un procédé de rigidification partielle du corps. La fluidité propre à la danse contemporaine se trouve ici contrariée par l’ajout de béquilles, qui modifie profondément la gestuelle du buste de l’interprète. Chez Steven Cohen[11], le costume s’apparente à un carcan, qui bloque son utilisateur. En effet, celui-ci est obligé d’abandonner sa motricité aisée de danseur, ses mouvements sont dictés par le costume.

 

Piste 2 : Animation et réification du corps vivant.  

Il s’agira d’examiner le trouble du corps instauré dans ces pratiques à la frontière entre danse et arts de l’animation, et les effets de présence qui en découlent. Comment, dans le dialogue entre corps et objet, se dessinent de nouveaux degrés de présence ? Nous pourrons explorer les degrés d’animation et de réification du corps vivant (Dimitris Papaioannou[12], Gisèle Vienne[13], Xavier Leroy[14]…) dans les deux pratiques.

Le morcellement du corps proposé par Xavier Leroy dans son solo Self Unfinishedquestionne le regard du spectateur. Les formes qui émergent sur scène sont méconnaissables. Le corps devient « monstre » pour reprendre l'interprétation proposée par Jérôme Bel[15]. Ici, c'est l'association du costume et de la gestuelle, qui créé le trouble et propulse le corps vers l’hybride.

Comment fonctionne la réduction d’un danseur à une seule partie du corps (main, doigts : compagnie Käfig, Michèle Anne De Mey (Kiss and cry)…) ?

Dans ses rapports privilégiés avec les arts plastiques la danse explorera d’autres potentialités gestuelles du corps, jouant avec la matière et la convocation d’objets issus du quotidien[16].

Qu’en est-il de la dimension corpographique, plus que chorégraphique, dans ces pratiques ? Les pratiques du corps-castelet ou du corps hybride (Théâtre du Mouvement, Gaia Teatro) proposent des corps marionnettiques miniatures qui influent sur la perception du corps vivant. Comment le spectateur éprouve-t-il ces corps autres ?

Comment, enfin, la prothèse ou l’hybridation proposent-ils des réinventions du corps vivant et de son appréhension de l’espace ?  La marionnette propose une véritable illusion de lévitation chez Ilka Schönbein[17]. L’artiste greffe à son corps une prothèse de membre inférieur à l’esthétique similaire au costume qu’elle porte. Manipulant la jambe factice et jouant de l’élévation de sa propre jambe, elle crée l’illusion d’une figure qui se détache lentement du sol et prend son envol. La marionnette instaure alors un véritable espace de suspension des corps.

 

Piste 3 : Marionnettisation, mouvement contraint, manipulation. Comment envisager les formes dans lesquelles le danseur est pris dans un environnement qui le manipule, décide de ses mouvements ?

Dans Transports exceptionnels[18] (compagnie Beau Geste), un danseur engage un dialogue chorégraphique avec une pelleteuse. La question de l’origine du mouvement se pose : si le mouvement est induit par la machine, est-ce déjà de la manipulation ? Dans Körper[19] de Sasha Waltz, l’interprète se fait manipuler, son corps n’est actionné que par la pression du corps des autres danseurs.

La manipulation d’un corps ou d’un objet induit-elle nécessairement un contact physique entre manipulé et manipulateur ? La manipulation peut être réalisée à distance, notamment dans What the Body does not remember[20] de Wim Vandekeybus, où une danseuse exécute la partition pour table musicale de Thierry de Mey, à laquelle répondent et obéissent le corps de deux danseurs masculins posés au sol. La chorégraphie tout entière est dictée par la chorégraphie sonore et manuelle de la danseuse.

L’espace dicte-t-il une gestuelle particulière au danseur ? Dans Press[21], Pierre Rigal enfermé dans une boîte réagit progressivement à la réduction de cet espace. La modification de l’espace ordonne une chorégraphie. La contrainte spatiale propulse le danseur dans une gestuelle marionnettique ou robotique. Le corps tente de s’adapter, de trouver des solutions à cet espace qui le presse petit à petit.

Qu’en est-il du geste de manipulation et de sa portée chorégraphique ? Dans les pratiques de manipulation à vue, ce n’est plus seulement la main qui manipule mais le corps entier. La gamme des postures et distances entre l’acteur et sa marionnette rendent visible le rapport qu’entretient celui qui parle à sa parole. L’acteur joue alors de ce double-corps en l’organisant autour de tensions, de rapprochements, d’effets d’intimité, de distance, de miroir, de fusion. Surplomber une figurine, la porter à bout de bras, se poster en retrait derrière elle, autant de postures qui invitent le spectateur à entrer dans différentes narrations. Comment appréhender ce geste de manipulation dans l’économie globale du mouvement dans le spectacle ?

Qu’en est-il de la notation du mouvement en danse, en marionnette ? Comment les interprètes expérimentent-ils les interactions corps vivant / matière, objet, marionnette dans le processus de création ?

Les propositions (une vingtaine de lignes maximum) doivent être envoyées à Marie Garré Nicoara et Aurore Heidelberger avant le 7 janvier 2015.

Réponse aux auteurs : le 19 janvier 2015.

Marie Garré Nicoara : marie.garrenicoara@yahoo.fr

Aurore Heidelberger : aurore.heidel@gmail.com

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